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mysee !
12 mai 2009

Simone de Beauvoir ou la passion de la liberté.


Cent ans après sa naissance, l’avocate de la cause des femmes demeure plus que jamais au centre de l’actualité. En ce début de siècle où des fillettes syriennes se battent pour demander l’annulation de leur mariage imposée, le « castor de guerre » muée par la volonté de faire triompher la liberté sur la nécessité, continue de guider les femmes dans leur combat. Vivre, penser, aimer en liberté : autant de facettes d’une intellectuelle engagée, plus nécessaire que jamais.

 

Le combat pour les femmes

En juin 1949, paraît le premier tome d’un essai dont on mesure mal aujourd’hui l’audace, l’ambition et la liberté. Simone de Beauvoir a alors 37 ans, a déjà publié trois romans. Avant elle, des femmes isolées, héroïques telles qu’Olympe De Gouges, ou lucides comme Virginia Wolff, pour ne citer qu’elles, avaient inventée le féminisme avant même que le mot n’ait été créé. Mais c’est Simone de Beauvoir qui allait rassembler toutes ces revendications éparses, ces mouvements d’idées réprimés, pour leur donner une voix unique, fondée sur une profonde connaissance philosophique, historique, scientifique et sociologique.

 

Le mot féminisme n’est jamais prononcé et aucune association pour le droit des femmes n’existe encore en France. Alors pourquoi aborder ce sujet ? Simone de Beauvoir s’en est expliquée dans la Force de l’âge, le deuxième volume de son autobiographie ;

« Qu’est ce que ca avait signifié pour moi d’être une femme ?  Je n’avais jamais éprouvé de sentiment d’infériorité. Ma féminité ne m’avait gênée en rien. Pour moi dis-je à Sartre, ça n’a pour ainsi dire pas compté.

-          Tout de même, Castor, vous n’avez pas été élevé de la même façon qu’un garçon. Il faudrait y regardé de plus près…

Je regardais et j’eus une révélation ; ce monde était un monde masculin. Mon enfance avait été forgée de mythes forgés par les hommes et je n’y avais pas du tout réagi de la même manière que si j’avais été un garçon. Je fus si intéressée que j’abandonnais tout pour m’occuper de la question féminine dans sa généralité. »

Voilà la motivation de ce travail. Analyser la femme dans ses rapports avec la société. Le Deuxième sexe soutient que la liberté des femmes est un droit à l’égalité avec les hommes.
Fidèle à la perspective existentialiste visant à faire advenir la femme le « sujet » ou « l’individu » qui éprouve un besoin indéfini de se transcender, la philosophe veut affranchir la femme du statut de mineure qui l’oblige à être l’Autre de l’homme, sans avoir le droit et l’opportunité de se construire comme Autre à son tour.

« Un homme n’aurait pas l’idée d’écrire un livre sur la situation singulière qu’occupent dans l’humanité les mâles. Qu’il soit homme, cela va de soi. Un Homme est dans son droit en étant un homme, c’est la femme qui est dans son tort… il est le Sujet, il est l’Absolu ; elle est l’Autre. »


Beauvoir avait d’ailleurs songé a appelé cet ouvrage, l’Autre. Ce qui surprend c’est que ce livre fondateur n’est le manifeste d’aucun mouvement et ne fait partie d’aucune vague féministe. Sa publication a précédé de vingt-ans la naissance du mouvement de libération des femmes en France et de plus de dix ans la parution aux Etats-Unis de la deuxième œuvre féministe d’importance au XX ème siècle, La femme mystifiée de Betty Friedan.

« On ne nait pas femme, mais on le deviens. » Je le vaux bien ?

Une devise choc, ouvrant le deuxième tome, assène tout un programme sous forme de constat ; « On ne naît pas femme, on le devient. ».

La conception de Beauvoir fondée sur l’existentialisme, plaçant chacun devant le choix de s’assumer comme liberté, la conduit également à reconnaitre l’existence de situations où ce choix est impossible. C’est ce qui caractérise donc à ses yeux la condition de la femme à son époque.

Beauvoir dénonce une définition biologique de la femme par la reproduction et la maternité ainsi que le conditionnement social dont elle est victime parfois consentante.
Celle-ci doit donc lutter contre cette oppression et reconquérir la possibilité de s’affirmer comme sujet au coté de l’homme. 

« Selon moi, la féminité n’est pas une essence, ni une nature ; c’est une situation créée par les civilisations à partir de certaines données physiologiques. »

En cette année 2009, cela est-il si étranger ? Cette problématique ayant certes évoluée au cours de ces cinquante dernières années, celle-ci n’en ai pas moins d’actualité sur de nombreux sujets ! Outre les diverses questions de l’égalité des salaires, la parité  etc..  il n’en ai pas moins que certains comportements soient comme ancrés dans l’inconscient collectif.

Car, si ceci semble aujourd’hui en occident révolu pour beaucoup,  et bien que des avancées sociales soient incontestables dans cette partie du monde, il n’empêche que, certaines problématiques ne soient pas résolues, d’autant plus que de nouvelles se sont formées.

En effet, la femme  se définissait à partir de sa situation familiale qui se regroupait en deux grandes catégories la mère, la femme mariée et la courtisane, en d’autres termes la catin.  Pourrions-nous dire que ceci est aujourd’hui est révolu ?   Bien sûr, la femme mariée ne s’enrôle pas simplement en tant que mère et beaucoup d’entre elles travaillent. Mais nous ne leurrons pas il y a celle qui oublie leurs enfants dans le but de réaliser pleinement leur désir de gravir les échelons. Et il y  a celles qui délaissent leur travail pour leurs enfants dans la mesure où leur compétitivité s’amoindrisse par les contraintes imposées par leurs progénitures.  Peut-on être réellement mère et revendiquer la position de femme libre ? C’est une grande question, que j'aborderais ultérieurement.

Actuellement, en occident, la problématique se situe essentiellement sur les notions d'égalité en droit pendant que subsiste l'inégalité dans les faits. 

 « Affranchir la femme,  ce n’est pas nier que les rapports de l’homme à l’homme est le rapport de l’homme à la femme. » disait Marx.

 

 

 

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  • Et si l'on regardait de plus près la société, autour de d'un genre. Engagé mais non partisan, mysee aborde des questions juridiques, sociologiques, culturelles autour de la Femme. Un regard sur l'actualité, alternatif.
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